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Pourquoi a-t-on peur de la mort ?

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Alors que nous ne croyons plus à l’enfer, pourquoi avons-nous toujours peur de la mort ? Comment penser la résurrection ?

Autrefois, la mort faisait peur car on craignait l’enfer. Certains prédicateurs décrivaient avec délices et sadisme les tourments qui attendaient ceux qui mourraient sans être en règle avec l’Église. Cette peur de l’enfere  explique le succès de la reforme  qui a porté l’annonce d’un Dieu compatissant qui faisait grâce.

Le mystère de la mort

De nos jours, l’enfer ne fait plus peur à grand monde et la mort apparaît comme un grand sommeil dont on ne se réveille jamais. Elle pourrait apparaître comme une espérance – surtout pour les insomniaques – et pourtant elle continue à faire peur. Pourquoi ? Nous pouvons avancer trois raisons.

La première est que la mort est mystérieuse. Par définition, elle est impensable car comment penser que nous ne sommes plus ? Par définition, si nous pensons, c’est que nous sommes vivants. La mort apparaît donc comme une frontière inaccessible à la pensée, une limite qui échappe à notre raisonnement.

La singularité de la mort

La deuxième raison est que la mort nous renvoie à la singularité de notre existence. Luther  disait souvent : “Personne ne peut croire à ma place comme personne ne peut mourir à ma place.” La mort est l’expérience la plus personnelle qui soit. Nous avons souvent entendu ce genre de récits sur des personnes en toute fin de vie. Elles étaient très entourées par leurs proches et elles ont profité d’un petit moment où elles étaient seules pour mourir.

Après la mort, la résurrection

La troisième raison renvoie à la définition de l’humain qui est un être de paroles et de désirs. La mort correspond à l’extinction de nos désirs et de notre parole. Que reste-t-il alors de nous ? Quand je serai mort, je ne parlerai plus, je n’aimerai plus, je ne penserai plus. Que restera-t-il de moi ?

Face à la mort, l’annonce de l’Évangile est une parole de résurrection que nous pouvons entendre comme un enfouissement dans l’amour de Dieu. Il est difficile de s’imaginer la résurrection. Mais, par la confiance, nous pouvons être libérés de notre besoin de représentation.

Paul termine son chapitre sur la résurrection de la première épître aux Corinthiens par ce cri : « La mort a été engloutie dans la victoire. Mort, où est ta victoire ? Mort, où est ton aiguillon ? » (1 Co 15.54-55). La résurrection est l’affirmation que nous pouvons ne plus avoir peur de la mort. Elle est parole face au mystère de la mort, elle est présence face à la solitude de la mort, elle est l’affirmation de l’infinie valeur de notre existence devant Dieu face à la néantisation de la mort.

N. Aimee

src: Reforme.net

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