Au Rwanda, les êtres humains vivent en étroite relation avec les animaux et la nature. Le bien-être de l’un influence souvent celui des autres. Ce principe est au cœur de One Health, un concept qui souligne l’interconnexion profonde entre la santé humaine, la santé animale et la santé de l’environnement. On ne peut pas protéger l’un sans prendre soin des autres. Pour le Rwanda, adopter cette approche n’est pas seulement avantageux, c’est essentiel.
Le Rwanda est l’un des pays les plus densément peuplés d’Afrique. Une grande partie de sa population dépend de l’agriculture et de l’élevage pour sa subsistance. Cela entraîne des interactions fréquentes entre les personnes, les animaux et l’environnement naturel, ce qui augmente le risque de maladies zoonotiques, des maladies qui se transmettent des animaux aux humains comme la fièvre de la Vallée du Rift, la grippe aviaire ou encore le paludisme. Selon le plan stratégique national One Health du Rwanda (2021-2026), la plupart des maladies humaines actuelles proviennent des animaux, tout comme la majorité des maladies émergentes.
Le changement climatique à travers les fortes pluies, les sécheresses ou les vagues de chaleur, aggrave encore ces menaces sanitaires. Après des inondations ou des tempêtes, les populations d’insectes vecteurs de maladies, comme les moustiques, augmentent considérablement. La déforestation et la dégradation des zones humides entraînent la perte des habitats naturels, forçant la faune à se rapprocher des zones agricoles et des communautés humaines, ce qui accroît le risque de transmission de maladies des animaux vers les humains.
L’approche One Health ne se limite pas à la réponse aux urgences sanitaires, elle vise avant tout la prévention. Elle rassemble les scientifiques, les professionnels de la santé, les agriculteurs, les enseignants, les journalistes et les décideurs politiques pour créer un système plus résilient capable de protéger les personnes, les animaux et l’environnement.
Cette approche est en parfaite cohérence avec les objectifs de développement du pays, tels que définis dans la Stratégie Nationale de Transformation (NST II).
Le Rwanda a déjà mis en œuvre des plans stratégiques One Health pour les périodes 2014-2018 et 2021-2026. Toutefois, une collaboration renforcée est nécessaire entre les professionnels de la santé, de l’agriculture, des services vétérinaires, de l’urbanisme, de la protection de l’environnement et des médias. C’est grâce à cette coopération intersectorielle que le Rwanda pourra faire des progrès significatifs.
Le plan stratégique actuel (2021–2026) souligne la nécessité de disposer de laboratoires mieux équipés, de personnel formé en plus grand nombre et d’une meilleure coordination entre les départements. Il est également essentiel d’évaluer la capacité du pays à faire face aux épidémies, ce qui passe par des formations conjointes et des exercices sur le terrain.
Les professionnels des médias jouent un rôle clé dans la sensibilisation et l’éducation du public. Leur impact est particulièrement important dans le cadre de One Health, où informer et mobiliser les communautés est fondamental.
Les médias sont essentiels pour encourager les changements sociaux et comportementaux, et représentent un pilier d’une stratégie de santé durable.
One Health n’est pas qu’une question de santé, c’est un enjeu d’avenir. Il faut l’adopter pour protéger les communautés contre les maladies, les effets du changement climatique et l’insécurité alimentaire. Le Rwanda a déjà amorcé cette démarche, mais il reste encore beaucoup à faire. One Health offre une stratégie cohérente et réfléchie pour bâtir un Rwanda plus sain et plus résilient.
